Family Group Sheet


Name Antoine Paulin CASALONGA
Birth 2 Nov 1862, Alata, Corse-du-Sud, Corse, France2,3,4
Birth Memo acte n° 23 du 4 novembre 1862. 6 MI 6/12 image 163/170
Residence 1882, Marseille, Bouches-du-Rhône, Provence-Alpes-Côte d'Azur, France
Death 25 Oct 1900, Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane, Guyane, France39,3,7
Death Memo célibataire. à 11H45 à l’hôpital. Acte n° 289 page 150. Retranscrit sur l’Etat Civil d’Alata en 1901, acte n° 228 et n° 1. 6MI 6/16 images 132 et 133/150
Burial Oct 1900, Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane, Guyane, France99
Burial Memo au cimetière de Saint-Laurent
Occupation surveillant militaire de 3ème classe (9 août 1890), de 2ème classe (1er janvier 1894), de 1ère classe (en 1900) Guyane - Administration Pénitentiaire
Father Paul François CASALONGA (1831-1906)
Mother Livie Marie CASALONGA (1836-1914)
Misc. Notes
9 NUM 23/1772 2

- Engagé volontaire pour 5 ans à la mairie d’Ajaccio, incorporé à la 15e section d’infirmiers militaires, le 19 novembre 1881.2

- Nommé surveillant militaire de 3e classe des établissements pénitentiaires de la Guyane, le 9 août 1890.

Guyane - Administration Pénitentiaire - Surveillance
Source : Ministère des Colonies. Annuaire colonial 1895

- Le 11 juin 1907, une mission d’études scientifiques organisée sous le patronage de la Société de Géographie de Paris, et avec l’approbation du Ministère des Colonies, prenait passage à Saint-Nazaire à bord du paquebot la Normandie. Cette mission, dite “de la haute guyane” devait agir dans le haut Maroni... Composée de cinq membres : deux lieutenants de vaisseau MM. DUTERTRE et DELTEIL, et trois médecins MM. CARON, TRIPOT et SAILLARD.714 page I

Au cours de cette mission, l’un des interlocuteurs du Dr J. TRIPOT un “négociant très estimé dans toute la Guyane, M. LALANDE, qui possédait un comptoir des plus importants à Saint-Laurent (du Maroni), homme de relation charmante, et connaissant de longue date le personnel dirigeant des îles, s’était engagé à leur faciliter la visite des établissements pénitentiaires : La “Royale” où étaient cantonnés les criminels de marque et les “incorrigibles”, la “Saint-Joseph”, dite l’île du silence, et l’île du Diable... ; ces trois îlots étant des centres de déportation. Ils étaient six mille...”714 pages VII, 1, 2.

En tant que témoin direct, M. LALANDE témoigne :
“ Il est bon de reconnaître, pour notre tranquillité, que s’il y a de fortes têtes dans l’armée du crime, la contrepartie existe : il se trouve de fameux caractères dans les rangs des surveillants. La majorité de ces humbles du fonctionnarisme ignorent la crainte et j’en sais qui se sont élancés en pleine mutinerie avec la crânerie et la témérité d’un belluaire qui accourt au milieu des fauves. Il en fut un dont je puis parler..., car je l’ai particulièrement connu, qui réalisait de façon parfaite le type du véritable dompteur d’hommes.
CASALONGA était son nom.
D’origine corse, comme la majorité de ses collègues, grand, svelte, souple, fin d’attaches, racé de la tête aux pieds, il était d’une endurance incomparable. Il avait de l’éducation, quelque instruction et une distinction native, qui fait généralement défaut à ceux du métier. Son regard tranchait comme l’acier et quand il fixait quelqu’un, de gré ou de force, il fallait baisser les yeux.
Je me suis longtemps demandé à la suite de quels avatars, de quels incidents, ce merveilleux type d’homme était venu s’échouer dans une chiourme. Il ne s’ouvrait pas sur son passé. En tout cas, celui-là avait la vocation, si par vocation se doit entendre cette sorte de faculté toute d’impulsion qui le faisait se complaire comme en son élément au milieu de la lutte et du péril.
Ses prouesses sont restées légendaires. J’en puis citer une pour ma part, dont je garantis l’authenticité, car j’y étais :
Un jour, un dimanche, j’étais allé en promenade à Charvein, à quelques heures de pirogue de Saint-Laurent sur le Maroni. Il y a là un camp forestier de correction où plusieurs centaines de condamnés sont confiés à la seule garde de quelques surveillants isolés, cinq ou six au plus. Dans ses camps on fait des abattages d’arbres et on en débite le bois qu’utilise ensuite l’administration et la colonie. C’est vous dire que les forçats affectés à ce genre de travail sont armés de haches et de coutelas (sabres d’abatis), ce qui augmente encore l’insécurité des quelques gardiens détachés parmi eux....
Ma femme m’avait accompagné. CASALONGA, avec une cordialité et une simplicité du meilleur ton, nous avait accueillis et conviés à son frugal repas. A un moment donné, sur quelques bruits provenant du dehors, notre hôte s’interrompit de parler. Il écouta, se leva de table, nous pria de l’excuser s’il s’absentait quelques instants, et sortit...
Il revint au bout d’un quart d’heure et sans que rien sur sa physionomie dénotât qu’il se fut passé quelquechose d’extraordinaire, il reprit la conversation où nous en étions restés.
Que vous est-il arrivé, s’exclama ma femme au moment où CASALONGA lui offrait une coupe de fruits, votre manche est ensanglantée, vous êtes blessé ? Qu’y a-t-il ?
Il n’y a rien , Madame. Je vous assure, affirma celui-ci, rien qui doive vous inquiéter : acceptez cette mangue, prenez cette pomme-liane et goûtez ces fruits sans trouble ; tout est calme et tranquille ici, je vous le certifie.
J’avais saisi et découvert son poignet. Une morsure - les dents avaient marqué leur empreinte - entaillait profondément la chair et un filet de sang s’était fait jour au travers du mouchoir noué à la hâte autour de la plaie pour nous en dérober la vue.
Que s’est-il donc passé ?
Rien de grave, me répondit-il, j’ai été mettre la paix au milieu d’une bande de vauriens qui malmenaient un de mes collègues... En tout cas, c’est terminé, tout est dans l’ordre. N’ayez aucune crainte.
Ce qu’il omettait d’ajouter, mais je le sus bientôt, c’est que ces “quelques vauriens” se chiffraient par cinquante et qu’ils s’étaient groupés et cantonnés dans leur case après avoir désarmé leur gardien, qu’ils auraient fini d’assommer sans la providentielle intervention de CASALONGA.
D’un coup d’épaule, CASALONGA s’était ouvert une trouée à travers les lattes de la muraille, heureusement peu résistante ; d’un geste vigoureux et précis, il avait jeté au dehors et ainsi délivré son collègue déjà ligotté, non sans avoir au premier contact donné et reçu lui-même quelques horions.
Cela fait, avec la décision qui caractérisait son genre d’audace, il s’était élancé d’un bon au fond de la salle, et là, revolver au poing et face aux émeutiers sidérés par tant de hardiesse et de sans-froid : A genoux tous, bandits, et face à terre, avait-il ordonné. Le ton de l’ordre était sans réplique. On ne désobéissait point à CASALONGA : tous s’inclinèrent. Et lui, qui avait pris son arme par la gueule, avait, dans une apothéose de triomphe et un enivrement de puissance, regagné l’issue à pas lents, non sans avoir crossé au passage, de la poignée de son pistolet, l’engeance dominée et tremblante qui rampait à ses pieds.
De tels actes peignent un homme. Mais on s’use à pareil métier. Un arc toujours tendu finit par se rompre.

CASALONGA repose maintenant, signalé par une simple petite croix de bois, dans le cimetière de Saint-Laurent.

Il s’éteignit triste, en pleine jeunesse, méconnu de ses chefs, disgracié presque, découragé.
On n’aime pas en haut lieu les incidents qui provoquent des enquêtes : Or CASALONGA - il était le premier à le reconnaître et à le déplorer - avait le coup de revolver “malheureux”.
C’est vraiment une fatalité, disait-il vers la fin de sa vie - et non sans regret -mais quand je tire sur un fuyard ou un émeutier, même lorsque je ne veux que l’effrayer, mon coup porte. Tant que je serai en service, je ne puis point pourtant ne pas exécuter la consigne ? (...principalement dans les postes isolés, le gardien a une poigne inflexible. Il le faut. Si, après les trois sommations d’usage, un fugitif ne s’arrête point, un révolté ne s’incline point, de suite le revolver parle et il a toujours le dernier mot...714 page 24) Je ne vois qu’un moyen d’en sortir, c’est de démissionner.

Il démissionna...par la grande porte: ... il mourut ! “714 pages 22 à 26

- Voir aussi un fait le concernant in : Le Bagne, Affaire Rorique, par Eugène DEGRAVE cinquième édition, Edition Stock - 1901, page 237 (consultable sur BnF Gallica).
Unmarried
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